jeudi, décembre 28, 2006

Télé

Je ne sais pourquoi cette simple petite information à la radio m'a un peu irrité. Il ne s'agissait pourtant ni d'un rappel à s'inscrire sur les listes électorales, ni de la proche pendaison de Sadam, ni d'une notice nécrologique. A ce propos, on ne manque jamais d'insister sur l'âge du défunt, surtout quand il approche ou dépasse quatre-vingts ans, histoire de constater qu'après tout, il avait fait son temps
Non, l'entrefilet en question mentionnait une émission de télévision quotidienne qui fait un tabac , expression malheureuse qu'on n'aura plus le droit d'employer à partir de février. Cette émission est destinée en principe aux ados. Ne l'ayant jamais regardée, je me garderai bien d'en faire l'analyse. Mais j'ai appris que la faveur dont jouissait ce "soap" tenait au fait que scénarios et dialogues étaient conçus par un pool d'auteurs ( de scripteurs ? ) une bonne demi-douzaine, paraît-il, l'un se spécialisant dans le dessin des personnages, l'autre dans les dialogues, celui-ci dans la structure, celui-là écrivant le début, tel autre la fin...
J'ai joué dans un feuilleton de ce genre. J'avais commer partenaire l'escellente Corinne Marchand. Chaque jour, nous devions rectifier les textes, les scripteurs travaillant au nour le jour et n'ayant visiblement pas le temps de se consulter. Tantôt, je tutoyais Corinne, tantôt j'usais d'un vous cérémonieux. Tel ne semble pas le cas dans le feuilleton en question.
Cependant je m'interroge. La notion d'oeuvre est remplacée par la notion de produit. Un bon produit, peut-être, mais l'Art me paraît n'être qu'une quantité négligeable. Sans doute on ne parlera plus de cette émission dans dix ou vingt ans. Mais ce n'est pas son but. Le propre des oeuvres est de perdurer.
Je pense que Victor Hugo ou Balzac écrivaient seuls et leurs oeuvres ont été largement utilisées (pillées) par les scénaristes. Il est certain, a contrario, qu'Alexandre Dumas a employé quelques nègres. Avec succès.
Quand j'ai proposé Thierry la Fronde à le RTF, j'ai pris un co-scénariste, craignant n'avoir pas le souffle nécessaire pour tenir la longueur. Ce scénariste, pris par ses obligations de comédien, n'écrivit jamais une ligne et le reconnut. Le générique étant déja filmé (et pas en numérique) il aurait été trop coûteux pour moi d'en exiger la modification.
Cette fois, puisqu'il est question de refaire quelques heures de Thierry la Fronde à la télévision, si je ne travaille pas seul, j'aurai au plus un, ou plutôt une, co-scénariste, me réservant en plus tous les dialogues. Quant au scénario de base, déjà bien avancé, il restera mon oeuvre. Mégalo ? Non, auteur, simplement.
Je ne sais si le succès couronnera mes efforts.
On verra bien. Le jour de l'An est l'époque des voeux. Devinez quels seront les miens.

Bonne année à tous !

4 Comments:

At 08:44, Anonymous Anonyme said...

On ne peut pas écrire à trois ? A moins que ça soit ailleurs. ;-)

 
At 13:27, Anonymous Anonyme said...

Si Hailleurs on peut l'écrire à trois car ce n'est pas une équipe technique mais une équipe créative.
Hailleurs, c'est une histoire de lien et de transmission, c'est une histoire artistique, ce n'est pas du marketing.
Mais, même si ce n'est pas du marketing, faut qu'ça marche...alors, vite mettez-vous énergiquement à la vente du pojet en 2007.

 
At 15:15, Anonymous Anonyme said...

Merci Dom. Lien et transmission. C'est très juste. C'est pour ça qu'on est mauvais en vente et marketing. Mais j'y travaille quand même pour 2007.
2006 va bientôt se retrouver Hailleurs, où ils sont déjà aussi, bien sûr, en 5766 et en 1426…

 
At 16:56, Anonymous Anonyme said...

Je voudrais bien faire quelque chose pour Hailleurs en marketing (car j'aime plutôt cela le marketing) mais j'connais personne dans le métier.
Et si on allait au Mip TV avec une grande tente Hailleurs et des costumes d'Hailleurs ?
Bon, on souhaite plein de vitamines à Hailleurs en 2007.

 

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