mercredi, novembre 01, 2006

QUERELLE DE MOTS

Rien de bien grave, rassurez-vous. Simplement ce matin, à la radio, un journaliste évoquant de prochaines élections en Catalogne conclut :"Elle accède au statut de nation..." Or, à mon avis et suivant en cela les définitions de bons dictionnaires ( il en existe), la Catalogne a toujours été une Nation. Qu'elle possède un gouvernement propre et le droit de lever elle-même ses impôts et d'en disposer selon ses besoins la fait accéder au rang d'Etat.
En effet, la NATION se définit - je résume- en un groupe de personnes que réunissent une histoire commune, des habitudes de vie, des traits de Société et -souvent- une langue. En ce sens, et n'en déplaise aux souverainistes, on peut parler de Nations bretonne, basque, corse, etc. Nations, mais pas Etats. Ce dernier mot sous entend un lien constitutionnel.
Encore que, pour la nation bretonne, il y a eu un véritable déni de justice, un non-respect des traités entre la Bretagne et la France. Spoliation accompagnée d'ethnocide ( "Défense de cracher par terre et de parler breton") et sans doute de génocide notamment en 14-18 où le tribut payé par les Bretons fut particulièrement lourd.
Je crois que je m'égare dans des considérations qui dépassent le domaine linguistique.
Rappelons pour terminer que le langage courant parle de Nation des poètes, Nation des sportifs, etc. Le rugby propose le tournoi des 5 Nations, les Britanniques ayant parfaitemlent compris que le Pays de Galles, l'Ecosse, l'Irlande, entre autres, étaient de vraies nations.
Le contenu sémantique de ce terme ma plaît et je regrette que le mot Nation fasse toujours un peu peur. Reconnaître le simple droit à utiliser ce terme serait probablement de bonne politique. Ou de moins mauvaise.

2 Comments:

At 14:05, Anonymous Anonyme said...

Je n'avais pas pensé à cela. J'imaginais de manière vague que les termes "nation" et "état" étaient synomymes, comme le laisse entendre le mot "international", qui porte nécessairement sur des relations entre plusieurs états. Pourtant il est vrai que le terme porte plutôt sur des groupes de personnes partageant une forte solidarité, indépendamment d'une quelconque frontière.
Le mot "nation" fait peut-être peur car son usage abondant peut mener au nationalisme. Comme le disait un Breton célèbre, Ernest Renan, la nation est "une idée, claire en apparence, mais qui prête aux plus dangereux malentendus." Il mettait en garde contre la confusion consistant à confondre les nations avec les races, voire même avec les langues, les religions et même des intérêts communs. "Un Zollverein n'est pas une patrie" (remplacer le terme "Zollverein" par "Union Européenne" pour la mise à jour ;-))
"avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques"
Robert de Bruxelles

 
At 16:45, Anonymous Anonyme said...

La confusion est entretenue sciemment pour perpétrer le mythe de l'état-nation, mythe exacerbé dans les mouvements soit-disant nationalistes qui visent a lier les deux autant que faire se peut. À la réflexion, beaucoup de mouvements partagent cet objectif mais ne brandissent pas l'étiquette du nationalisme... peut-être n'en sont-ils que plus dangereux. La nation est une entité naturelle, on peut l'apprécier, la critiquer mais surtout on peut l'ignorer.... il est plus difficile d'ignorer l'État.

 

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