samedi, juillet 08, 2006

Allons-z-enfants...

Petite controverse dont plusieurs journaux se sont fait l'écho. Avant le match France-Portugal, les équipes au garde-à-vous écoutent leur hymne national. Chez les Bleus, certains chantent, d'autres pas. Les commentaires pleuvent, les inquiétudes se font jour.
Pourquoi ?
J'interroge plusieurs amis et les avis divergent.
Peut-être ne connaissent-ils les paroles, dit l'un? Pour Dominique, c'est incorrect : Quand on accepte de représenter son pays dans une compétition internationale, il va de soi qu'on se plie au rituel et qu'on connaisse au moins les paroles de la Marseillaise. Elle n'ajoute pas mais je le fais pour elle : surtout à l'heure où des milliers d'émigrés réclament la nationalité française comme un honneur.

Autre point de vue. L'équipe est multiethnique, tant mieux. Je n'écris pas multiraciale, ce qui serait sémantiquement faux. Il n'y a qu'une race sur le terrain, la race humaine. Et certains joueurs peuvent n'avoir pas apprécié les réticences de notre et leur pays à ne pas reconnaître les méfaits du colonialisme. (On en reparlera un jour)

Pour Marc, son de cloche différent. Il a vu plusieurs rencontres et a remarqué que tous les joueurs de l'équipe allemande chantaient avec coeur les paroles de leur hymne. Avec un ensemble si parfait, dit-il, qu'il a eu peur. Cela lui rappelait certaines manifestations de masse qu'il a pu voir dans des rétrospectives. Moi, je les ai vécues en direct et je comprends fort bien son sentiment.

Autres avis : un joueur peut avoir besoin de concentration avant un match important. Surtout le gardien de but. Malheur à lui s'il laisse passer un ballon alors que les autres n'auront comme grave reproche que de ne pas avoir réussi un tir au but, ex-penalty. L'hymne peut être un facteur d'intériorisation.

Quant à moi, je n'ai aucune opinion. Ce chauvinisme m'inquiète un peu. Peinturlurés comme des guerriers au combat, les supporters ramènent le sport à une guéguerre tribale. Sans doute n'est-il pas autre chose. Pour en revenir à la Marseillaise, je regrette que ces duels n'aient pas eu lieu sur notre territoire. On aurait pu alors chanter, à l'adresse des autres équipes, ce couplet interdit pendant l'Occupation, pour des raisons faciles à comprendre :
" Quoi des cohortes étrangè-è-res
Feraient la loi dans nos foyers ! "

1 Comments:

At 22:31, Anonymous Anonyme said...

Je reçois mal le propos qui consiste à rapprocher la manière de chanter leur hymne des sportifs allemands durant la coupe du monde de football avec les chants guerriers et nationalistes de la honteuse époque nazie. L'amalgame est un peu facile.

Contrairement à la France, les Allemands apprennent et pratiquent la musique tout au long de leur scolarité et au-delà. Elle fait partie de leur culture de base.

Allez entendre les fidèles dans les églises allemandes, écoutez les chorales allemandes : ces gens sont tout simplement MUSICIENS !

Ils savent chanter juste et parfaitement en mesure, contrairement à pas mal de Français (notamment nos footballeurs) !

Ce n'est pas parce que de sombres brutes ont utilisé ce don et cette culture pour une "cause" indéfendable qu'il faut trembler devant n'importe quel groupe d'allemands qui chantent, même si le traumatisme est encore là.

Moi, ce qui me fait peur, c'est d'entendre, sur les terrains de foot, une partie de la France siffler son propre hymne...

 

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