vendredi, septembre 09, 2005

Eblouissements

Le Président est sorti de l'hôpital et a d'abord tenu a faire part de son éblouissement. Rien à voir avec ses problèmes oculaires. Non, il a été ébloui de notre système de santé, de la qualité des soins, etc. A l'entendre, on aurait pu penser que c'était là un constat sur le régime de santé de tout Français et que tous les hôpitaux présentaient les mêmes qualités. Comme disait Coluche, tous les citoyens sont égaux mais il y en a qui sont plus égaux que d'autres.
Je ne pense pas que le Président ait dû faire la queue dans une salle d'attente, que, s'il s'est réveillé la nuit, il n'a pas dû sonner pendant deux heures pour appeler l'unique infirmière de nuit (sur)chargée de deux étages, qu'il a pu renvoyer son plateau-repas si la purée de rigueur était froide, que les infirmières de jour ne l'ont pas traité en enfant capricieux, ou en vieillard gâteux, s'il émettait une quelconque récrimination ou s'il réclamait le bassin trop souvent. Être Président doit tout de même faciliter les choses, non? Un hôpital militaire avec chambre réservée et accueil V.I.P. c'est quand même mieux qu'un dispensaire pour les vieux.
Où je suis d'accord avec la parole présidentielle, c'est quand elle réclame plus de considération pour le monde hospitalier. Il faut, a déclaré le patient impatient de se mettre à table (On mange donc si mal à l'hosto, même quand on est Président?) , lui accorder estime et respect. N'arrêtons pas en si bon chemin. Accordons lui aussi des capitaux supplémentaires et de nouveaux emplois garantis, et, pourquoi pas, des hausses de salaire. Pour que le service hospitalier, civil ou militaire réponde enfin à la description idyllique qui nous en a été faite.
Une immense foule de quelques dizaines de personnes a acclamé Chirac à sa sortie. Il a serré des mains, histoire de montrer qu'il n'avait pas de fièvre. Madame était là, plus fatiguée que son époux et pleine de "sollicitation" comme a dit un médecin de service ou de passage qui ne sait pas que jadis la médecine était une discipline littéraire.
Chirac s'est gardé de toute allusion politique sur les querelles de succession qui ont eu lieu pendant sa retraire forcée. Peut-être ne lui en a-t-on pas fait part pour ne pas l'importuner, peut-être a-t-il simplement oublié.

Oublié ? Tiens ! Les mêmes lettres que ébloui !