dimanche, septembre 11, 2005

Compassion

Un horrible incendie. Des victimes. Chronique d'une événement annoncé.
Thierry Ardisson a choisi, à une heure tardive, de revenir sur cet incendie et d'interviewer une rescapée. L'émotion règne sur le plateau. Ardisson a du mal à contenir son émotion. On ne peut que compatir devant la douleur de cette mère...
Mais quelque chose me gêne.
Cet appel à la compassion populaire finit par avoir un relent d'indécence. La sincérité ne fait pas fi de l'audimat. Mise en accusation des Pouvoirs publics, le la Ville de Paris, les Sapeurs Pompiers.
Et quelque chose me gêne.
Dans tout procès, l'accusé a un droit de réponse, dans tout procès honnête, l'accusé est présent. Les corps en question auraient eu sans aucun doute des arguments à opposer. Les conséquences du drame sont exposées, mais pas les raisons. Un immeuble vétuste, où les travaux nécessaires n'ont pu avoir lieu puisque les lieux étaient squattés. Et la surpopulation. Les vrais questions, les vrais problèmes n'ont pas été abordés. Qui dit surpopulation, dit refus de la régulation des naissances. Cette constatation est horrible. On va m'accuser de reprendre des arguments de certains partis fascisants, mais la lucidité n'est pas forcément un défaut. Ce ne sont pas les constatations qui sont condamnables mais les remèdes qu'on propose
Une autre question n'a pas été posée : Quelles raisons ont poussé ces malheureuses victimes à fuir leur pays pour venir s'entasser dans des lieux insalubres où de tels accidents sont prévisibles ? Pourquoi, par suite de quelles pressions dites "libérales", ces pays riches en potentiel humain, intellectuel et économique se retrouvent-ils en proie à la famine, à la déculturisation? Voilà l'émission que j'aurais aimé voir.
Une jeune femme a perdu son enfant."Si Dieu vous a sauvé, dit Ardisson, c'est pour que vous puissiez en faire un autre".

Une conclusion qui, elle aussi, me gêne.