dimanche, août 21, 2005

Le Tigre et le Coq

Ça ressemble à un titre de fable de La Fontaine mais tout le monde a deviné que je voulais parler de la rencontre entre l’équipe de France et celle de la République du Congo. Et ce rapport, bien d’autres l’auront fait. Malgré le score impitoyable, j’ai trouvé le match assez équilibré. Les Bleus, malgré les Anciens (Zidane : le Retour…) ont été quelque peu malmenés par les Tigres durant la première mi-temps. Parenthèse : dans certains sports on dit LE tiers-temps, LE quart-temps. Pourquoi LA mi-temps alors que temps est masculin ? Pour éviter la confusion avec LE mitan ? Mais ce dernier mot est très joli bien que désuet (appel à Bernard Pivot pour le sauver) et il pourrait s’appliquer à cette moitié de parcours d’une rencontre.
Cependant mon but n’était pas de faire un commentaire sportif ou grammatical. Je voulais parler de la triste habitude qu’ont les joueurs de balle au pied de cracher tous les dix pas. C’est l’effort qui amène un excès de salive dans leur bouche m’a-t-on répondu. Ah, bon ? J’ai pourtant vu à la télé d’autres sportifs soutenant des efforts plus longs que ceux des joueurs précités, notamment des coureurs de 5000 et 10.000 mètres, et il ne m’a pas semblé qu’ils crachaient. Ou plus rarement. En revanche les joueurs de base-ball crachent d’abondance et n’arrêtent pas de mâchouiller. Chewing-gum ? Que nenni ! Ils chiquent !
Le fait de cracher me paraît plus culturel que justifié. L’ennui est que les jeunes fans de sport de balle attachent une image de virilité au fait de cracher, même quand ils ne font aucun sport. Ils crachent en marchant, assis à la terrasse d’un café, par la vitre de la voiture.
Je crache donc je suis.
Après l’indispensable lutte contre le tabac, il faudra s’attaquer à la lutte contre le crachat. Le sujet de ce blog est peu ragoûtant, mais ce fait de société mérite qu’on s’y arrête et qu’on cherche à modifier certains comportements. Je pose la question : Les joueuses des équipes féminines de balle au pied crachent-elles comme leurs homologues masculins ? Si elles ne le font pas, qu’elles le fassent. Que toutes les filles et femmes de France, en solitaires ou en groupes, dans la rue, sur un terrain de sport ou au cours d’un défilé de mode, se mettent elles aussi à inonder le monde de crachats. Ceux-ci perdront vite leur statut de virilité. « Hé, mec ! Tu craches comme une meuf ! »

Il ne restera plus qu’à régler le problème du crachat féminin.

Une autre fois, hein ? Je suis fatigué.