lundi, juillet 04, 2005

J. O.

Ça va se décider dans quelques jours, quelques heures. Paris sera-t-il choisi comme capitale des prochains jeux Olympiques ? Ces fameux jeux où, suivant en cela la tradition grecque, les femmes n’étaient pas admises du temps de Coubertin. Il est vrai que les athlètes concouraient nus, ce que rappelle le mot gymnaste. Il est également vrai que les jeux, uniquement amateurs, ne possédaient pas de composante financière. En auraient-ils donc aujourd’hui ? Mais non, voyons, qu’est-ce que vous allez essayer de me faire croire ? Suspense. On ne parle que de ça, on ne lit que ça, on ne rêve que de ça. La classe politique, tous partis confondus, se mobilise sauf ceux que des affaires empêchent de se manifester. On va vivre dans l’espoir de voir déferler sur Paris des cohortes de visiteurs, des flots de caravanes publicitaires auprès desquelles le Tour de France (c’est parti !) fait figure d’amateur – pour une fois ! En même temps les services secrets de chaque pays enverront leurs meilleurs agents pour protéger leurs nationaux et espionner les autres équipes, les maffias vont déléguer leurs dealers les plus performants, leurs réseaux de cambrioleurs et de prostituées, les hôtels vont afficher complet, les prix vont flamber, les embouteillages atteindront eux aussi des records. Les statistiques d’agressions, de viols, d’arnaques connaîtront des sommets inégalés. Ah, les beaux jours en perspective ! J’oubliais : il y aura aussi quelques sportifs, quelques scandales de dopage, des records seront battus, des fans trop enthousiastes aussi.
Paris, ville Olympique. Il ne faudrait pas que le rêve tourne au cauchemar. Mais enfin rien n’est joué. Au fond, bien que je joue les cassandre, j’ai bien envie que ça se fasse. Et j’ai d’affreux pressentiments. Jacques Chirac va aller plaider en personne la cause de Paris. Quand on se souvient qu’à chacune de ses interventions, la cote du « OUI » descendait, on est en droit d’éprouver quelques craintes.