mercredi, juin 08, 2005

Le coeur sur la main...

... ou la main sur le coeur ?
Le plombier est venu. Pas un plombier polonais, mais un plombier otiginaire du Maghreb. Je le connais bien. J'ai souvent des problèmes de tuyaux. Il est sympa et m'a salué selon la coutume de son pays d'origine - maintenant, son pays, c'est la France - m'a serré la main et l'a portée ( la sienne ) sur son coeur. Un geste que j'apprécie énormément. Je l'adopte parfois. Il est humain, chaleureux. Un peu archaïque peut-être, voire même médiéval. Les Etats-Unisiens l'emploient à leur façon dans certaines cérémonies. Une sorte de salut militaire pour civils.
Je pense que la main sur le coeur est un raccourci du grand salut traditionnel, celui qui est à l'origine du mot salamalec.
La main sur le coeur, le coeur sur la main. Tout un programme de communicarion et de relation.
DSK voudrait, paraît-il, ouvrir l'Europe au Maghreb, redonner à la Méditerranée son vrai rôle de mer intérieure d'une même entité territooriale. Ce n'est pas si bête. Je n'ai rien contre. D'autant plus que d'ici que ça se fasse, je naviguerai dans ce grand inconnu où on connaît pas d'aller-retour. Ou très très rarement...
La main sur le coeur...
Il y a quelques semaines, étant à Blois, j'ai pris le train venant de Tours qui me ramenait à Paris. Omnibus de Blois à Orléans, ensuite direct jusqu'à Paris. Presque personne à bord au début. Une
religieuse en gris prend place. Le wagon se remplit au fil des arrêts. La place voisine de la religieuse reste vide. Discrétion, respect ? C'est bientôt la seule place libre. Entre alors une jeune femme en noir, strictement voilée, religieuse musulmane. Après une hésitation, elle s'assied près de la bonne soeur.
Le trajet d'Orléans à Blois dure une heure. Pendant cette heure, les deux femmes de Dieu sont
restées figées, le regard fermé, regardant droit devant elles.
Tous les occupants du wagon restaient suspendus, glissant des regards furtifs vers les deux femmes.
Une occasion perdue...
J'ai rêvé. La main sur le coeur, ce n'est pas pour demain, hélas!